Vous pouvez retrouver deux de mes textes, Jeunesse et Submersion dans le numéro 3 de la revue Résonances aux éditions Jacques Flament.
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Extraits
Un vent prudent s’engouffrait par la fenêtre qu’elle avait laissé ouverte. Assise dans l’escalier, qui, par chance, n’était lui pas trop vermoulu, elle aimait regarder batifoler le voile, soutenu dans cette danse par un long rayon de soleil.
C’était son repère, sa tanière de brigand, son cocon lumineux, son aventure solitaire.
Elle n’était pas la seule à connaître l’existence de ce hameau déserté mais elle était l’une des rares à s’y aventurer. Cette survivance des choses comme le signe ironique d’une disparition la fascinait.
Jeunesse
J’en étais là de mon dialogue invisible avec les arbres – je n’étais pas plus mal. Un jour, j’avais accédé à leur dimension floue et ils m’avaient parlé. Je ne comprenais pas tout, souvent, ils m’énervaient : trop savants, trop anciens, trop sages ; oh mais leur fureur glaçante, leur sauvage fureur glaçante, voilà qui me les rendait sympathiques. Ce qui ne m’empêchait pas de me terrer, petit petit quand je la voyais poindre, comme une lumière d’abord feutrée, au loin – tandis qu’elle s’amplifiait, éblouissait, éclaboussait, jetait, secouait – et tout redevenait ensuite placide, feutré d’attentes, vénéneux dans de la soie.
Submersion