La feuille vive

La feuille vive

sifflote – la vapeur du thé parcourt mon visage

L’ambre dessine un autre univers

au fond les poussières ont formé

une plage

qui chahute à chaque gorgée

j’entends les cris effrayés des

crabes et des étoiles de mer

que mon manège inquiète

Allez dans une grande dernière vague

je les libère

et les voilà qui filent en tourbillons.

J’entre au pays des rêves sans murmure sans bruissement le goutte à goutte des feuilles qui tombent et des fleurs qui se relèvent s’échappe le flou s’efface le dur sous les pétales ta vie en univers fantasmé

J’aperçois le monde
en stries en flou
en grand en bref
en illusoire
et en terrible
J’aperçois le monde
sous le globe à travers la pluie et dans la terre
Dans le magma et le défini
dans la forme et l’informe
à l’origine et à sa fin
Transpercé suffoquant
râlant et plein de
soubresauts
Il s’insurge souffle
souffle souffle
Périt
Il se fond se désagrège survit
s’élève et
Rit

Bribes

Le souffle et l’odeur

se dispersent Sans ménagement

les hurlements jusque

dans les corps

d’enfants

Sans rire sans rien

la poussière aux narines

les routes de la peine

sur des joues trop grises